La Maison des Enfants
Apprendre en Solidarité à Buzet, BE
Petite causerie pédagogique
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Petite causerie pédagogique

Aujourd’hui : qui nous dirige ?

 

La Maison des Enfants n’est pas seule, une entité issue de nulle part qui vivrait sans attaches ni passé. Elle a, au contraire, de fortes racines historiques et  est l’héritière d’un fort tribu pédagogique dont elle lit le testament tous les jours. 

Les légataires sont d’ailleurs très présents, rigoureux, exigeants mais très sensibles à ce « lieu pédagogique » qui vit dans un contexte difficile.

 

Au détour d’une porte, il y  a Célestin Freinet qui m’interroge du regard : « As-tu tenté tout ce qu’il fallait pour qu’ils apprennent ? ».

 

Derrière la couverture d’un livre apparaît Léon Tolstoï qui me rappelle que détenir du savoir, c’est bien à condition de le partager et de bien le faire.

 

Dans le fond d’une armoire, Janus Korczak m’interpelle en me demandant si j’ai vraiment aimé les enfants, tous les enfants, aujourd’hui.

Pestalozzi, lui, n’arrête pas de me siffler dans les oreilles que pour bien apprendre, il faut mettre la tête, le cœur et la main en action.

 

Maria Montessori insiste souvent pour que je ne galvaude pas le nom de sa « Casei de Bambini ».

Puis, il y a Francisco Ferrer, le plus terrible pour moi actuellement ! « Et la vision que tu as de la société de demain, tu t’y tiens ? »

 

Non, Francisco, je n’y arrive plus. On m’en empêche. On me retire la responsabilité d’assumer jusqu’au bout ce pour quoi les enfants m’ont été confiés.

Francisco, j’aimerais que tu appelles tes illustres amis préalablement cités pour que vous expliquiez aux autres, qui me regardent aussi, qu’ils n’utilisent pas les bons outils pour préparer les enfants à ce qui les attend. Il leur en faudra de la ténacité, de la créativité, de la solidarité, de l’empathie, de la débrouillardise pour vivre à plus de huit milliards sur terre, sans pétrole et avec l’eau potable qu’il faudra partager.

 

Les autres, là, croient fermement que c’est en faisant calculer le poids d’une pyramide de deux cent quatre cailloux  ou qu’en faisant souligner les verbes conjugués au passé simple que l’on va développer cela. Non, pas développer, évaluer, comme ils disent.

Je ne comprends pas encore pourquoi un politique, de quelque bord que ce soit, n’ait pas encore empoigné ce problème à bras le corps ?

Pourtant, les connaissant, ils devraient en profiter ! Au même titre que vous, les anciens, on en parlerait encore dans de nombreuses années…de celle ou celui qui oserait !

Vraiment, je me demande qui nous dirige ?

JF manil

A méditer et à partager avec qui vous voulez, surtout aux politiques!

PS : à la rentrée prochaine, la Maison des Enfants fêtera ses vingt années.

 

Célestin Freinet s’est engagé dans la pédagogie afin que les enfants du peuple  accèdent aux mêmes statuts que les autres.

 

Janus Korczak a fondé et dirigé des orphelinats dans le ghetto de Varsovie. Il accompagna une cohorte de deux cents enfants déportés à Treblinka. Il n’était pas juif. Il y est mort.

 

Léon Tolstoï, célèbre comme romancier, a fondé des écoles dans sa Russie natale. Issu d’une famille de riches propriétaires, il voulait que le savoir soit partagé pour émanciper les personnes.

 

Maria Montessori s’intéressa d’abord aux enfants en difficulté. Elle conclut rapidement que ses méthodes convenaient pour tous car respectueuses de la personne des enfants.

 

Francisco Ferrer, pédagogue de la liberté, voulait une école émancipatrice et guidée par un projet de société plus humaine. Il fut exécuté pour ses idées. Cela se passait en Espagne.

 

Aujourd’hui, il y a ces épreuves externes obligatoires qui dirigent les actions pédagogiques de bon nombre d’enseignants…pour plus d’équité, disent-ils ! Et cela se passe en Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Information : encore cinquante visites en nous aurons passé les vingt-huit mille (28.000) visites. Les anciens seraient ravis!

 

 

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2 Comments to “Petite causerie pédagogique”

  1. Sophie Sedran dit :

    Whaouw !!!
    Merci Jean-François !!!!!
    Merci pour nos enfants !
    Merci….

  2. Doris Viroux dit :

    Nos politiques ne sont tout simplement pas interessés par ce débat. Il ne leur rapportera rien et risquerait surtout de leur coûter cher, non seulement sur le plan économique mais aussi en terme de remise en question des valeurs sur lesquelles notre société est basée. En ce qui concerne les « autres », enseignants et parents, il est beaucoup plus simple de faire la sourde oreille à une argumentation aussi bien fondée que la tienne. Une remise en question des valeurs dans lesquelles nos parents nous ont éduqués peut être, tout au moins déstabilisante et tout au plus très douloureuse. Je reste cependant très optimiste: « ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières »! Et, Jean-François, quel majestueux ruisseau tu fais couler à Buzet !

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