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Petite causerie pédagogique n° 24
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Petite causerie pédagogique n°24
Aujourd’hui : le bonheur pédagogique existe.
Voilà que se présentent à l’école un professeur de pédagogie et cinq de ses étudiants. Ils n’avaient pas oublié. Ce n’était pas mon cas! Le professeur n’est pas perturbé et affirme que cela tombe bien, ce sera du direct. Il a raison.
La journée commence par une réunion dans le bureau et, très vite, elle est perturbée par l’arrivée des enfants. L’un monte en chantant, l’autre en maugréant parce que ses tartines ne sont pas garnies comme il le désirait,  le suivant cherchant une de mes collègues dans toutes les pièces et m’interrogeant trois fois sur les raisons de son absence, les autres investissant les lieux chacun à leur façon : lire dans la bibliothèque, continuer son mandala, écouter de la musique, répéter une pièce de théâtre, jouer dans la cour,…
J’en profite pour décoder et expliquer à mes invités que l’investissement des lieux, des objets et des personnes présentes fait partie intégrante des conditions nécessaires propices à l’apprentissage. L’endroit est fait pour qu’ils apprennent, ils le savent. A nous d’assumer.
La journée commence et les invités me suivent. Les aînés sont confrontés à une recherche sur l’usage de l’eau dans nos pays (voir article « Un verre d’eau, quelle histoire! »). Les invités ont l’air de comprendre la didactique mise en place et les soubassements pédagogiques et philosophiques.

Et puis…et puis, nous nous arrêtons près de deux élèves du groupe de moyens. Ils sont affairés, en train d’écrire des informations au sujet du hérisson. Fait pas anodin du tout, ils ont trois documents différents qui traitent du sujet. Un invité les questionne :

– Que faites-vous?

– On répond aux questions des plus jeunes.

– Les questions des plus jeunes?

– Ben oui, les plus jeunes ont écrit ce qu’ils croyaient au sujet d’un animal. Nous c’est le hérisson. Regarde, c’est rigolo ce qu’ils croient sur les épines du hérisson. Il faut leur donner la bonne information sinon ils vont croire ça toute leur vie (dixirunt). Alors on cherche.

– Et quand vous aurez trouvé?

– Ben enfin, on leur enverra tout ça sur une affiche et on fera un exposé!

-…

Quinze secondes de bonheur pédagogique! Des enfants qui cherchent, qui ont les outils pour chercher, qui savent pourquoi ils le font, qui reconnaissent l’importance de l’effort à fournir, qui se sentent investis par une tâche car ils vont apprendre à d’autres. Et tout ça pensé par des collègues qui ont aussi compris l’importance de partager, d’échanger, de faire partager et de faire échanger.

Les invités n’avaient plus de questions. Ils avaient compris.

Ce matin, à la boulangerie, je devisais avec Madame Dermonne. Elle me demandait des nouvelles de l’école et me disait :  » Ils sont bien hein ici! » (Ce n’était pas une question). Et d’ajouter :  » Tu sais Jean-François, avant, l’école maternelle, c’était mon école, l’école des filles. Et dans mon école, je m’y sentais aussi bien que chez moi. C’était aussi ma maison. »

Moi aussi, Madame Dermonne, j’espère qu’ils s’y sentent de la même façon.

A méditer et à partager avec qui vous voulez.

JF Manil

 

 

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