La Maison des Enfants
Apprendre en Solidarité à Buzet, BE
Petite causerie pédagogique n° 32
Categories: Actualités

Petite causerie pédagogique n°31

Aujourd’hui, apprendre la solidarité à l’école.

Il est 10h22 exactement quand le téléphone se fait connaitre. Occupé à autre chose, je laisse sonner quatre fois puis je décroche.

– Monsieur Manil ?

– Oui .

– Je suis journaliste pour une revue bien connue et je rédige un article sur l’apprentissage de la solidarité à l’école. Pourrais-je vous interviewer ?

Voilà comment cette causerie nait.

Je lui fixe rendez-vous plus tard, puis je réfléchis. Les réponses, je les ai. Les résultats aussi, réussites autant que limites.

Il m’apparaît alors beaucoup plus intéressant de parler avec les élèves.

Je leur dis que je viens d’être sollicité mais que j’ai plus envie de partager leurs propres pensées.

Mes paroles servent à peine d’étincelle à la grande trainée de poudre qui s’enflamme…

La première réaction me laisse pantois :

-« La solidarité, ça ne s’apprend pas, ça se vit ! Tout le monde l’a en lui mais il y en a qui ne la font pas » (dixit).

Les suivantes me font le même effet.

– « Moi, je trouve que quand tu rentres ici tu es pris par la solidarité, il y en a partout.» Puis d’ajouter : «  Bien sûr, pas quand tu es tout petit, tu as le droit de grandir, ni quand tu viens d’arriver, d’ailleurs. Mais après, c’est comme ça. »

– « Moi, je crois que c’est l’école qui a décidé. On voit les autres qui s’aident et on le devient par contagion. La solidarité c’est une maladie contagieuse mais pas dangereuse ! »

– « Ce qui est important, c’est la lecture en trios. On apprend soi-même à lire et on lit aux petits. »

– « On peut demander à son voisin, on cherche ensemble. »

– « les groupes, c’est les adultes qui les font. On ne choisit pas. »

– «  On est tous égaux devant la recherche, parce qu’il faut chercher. Et puis on nous dit : Bravo, tu as fait des progrès, c’est super.»

– «  On n’est pas obligé de faire la même chose pendant les récréations et ça nous apprend la solidarité.»

12h30, le téléphone sonne à nouveau. Cette fois-ci, je prends le temps et j’annonce à mon interlocutrice que je vais simplement évoquer avec elle ce que m’en ont dit les enfants.

– « Alors ça, c’est super chouette. J’adore. »

La conversation a duré trois quarts d’heure et au bout compte, ce ne fut pas une interview. Nous avons simplement constaté que des enfants étaient conscients que la solidarité pouvait être culturelle. Mais aussi que, comme Darwin l’a écrit, elle est inscrite dans nos gènes. En effet, comment voulez-vous qu’une espèce animale donnant naissance à des petits aussi dépendants, se pérennise sans ce réflexe ?

L’intéressant dans cette histoire, c’est que des gamins nous font réfléchir à une notion fondamentale : ce qui était un réflexe de survie doit devenir un réflexe culturel.

Avec toutes les nuances à apporter en tant que grande personne bien sûr !

Quoi que…

-«  La solidarité ça existe, si ce n’est pas à sens unique. Sinon ça devient ch…. » (dixit)

A méditer et à partager avec qui vous voulez.

JF Manil

 

 

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2 Comments to “Petite causerie pédagogique n° 32”

  1. Mamy Christine dit :

    C’est plus que super ! A envoyer à ceux qui veulent mettre un ba

  2. Mamy Christine dit :

    C’est plus que super ! A envoyer à ceux qui veulent mettre un badge d’identification autour du cou des personnes qui fuient la guerre et arrivent chez nous.

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