La Maison des Enfants
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Petite causerie pédagogique N°33
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Petite causerie pédagogique n°33

Aujourd’hui : pourquoi faisons-nous vivre la Maison des Enfants?

Ce matin, à 7h50, une petite fille accompagnée d’une grande personne bienveillante entrent dans l’école. Elle ne veut plus aller à l’école. Les termes exacts qui décrivent son état sont : “Elle s’éteint, elle est malheureuse et je ne crois pas que cela soit le rôle de l’école.”

Que voulez-vous répondre à ce constat? La seule réponse valable (ayant de la valeur) est “Cherchons ensemble comment lui permettre d’être heureuse. Ici ou ailleurs. Et commençons par l’entendre.”

Puis plus tard dans la journée, un courriel arrive au sujet de la création du trentième itinéraire culturel européen. Il est consacré aux pédagogues et à la pédagogie (Voies et voix pédagogiques en Europe. Héritage, continuité et émancipation. Parcours « Héloïse »).

La Maison des Enfants et l’Ecole communale de Saint-Gérard sont pressenties pour en constituer un des maillons.

Je peux y lire : « Qu’est-ce qui vaut d’être conservé ? ». On peut l’entendre comme : qu’est-ce qui vaut d’être impérativement maintenu, préservé, protégé, défendu et promu pour que cette démocratie mérite son titre ? » (Jean-Michel Barreau).

En lisant ces deux phrases, j’ai eu l’impression qu’elles avaient été écrites pour nous. Ce sont bien ces questions qui nous dirigent tous les jours, produisant des réponses aussi singulières que peuvent l’être celles d’artisans. Car c’est bien de cela dont il s’agit quand vous avez la prétention de faire grandir des enfants.

Par exemple, ce matin, comme les photos en témoignent, trois activités différentes avaient cours en même temps : rédiger un album pour les plus jeunes, réfléchir aux principes des conjugaisons, effectuer des « calculs à virgule ». Ajoutons que chacune de celles-ci était déclinée de deux ou trois manières différentes. Il faut bien que chacun s’y retrouve…et soit entendu dans ses attentes :

-« Dis, JF, moi les calculs, je préfère recommencer ce qu’on a fait hier. J’adore et en plus je comprends.»

– «  Moi, je vais écrire le résumé qu’on voit derrière les romans. »

– « Si je fais la conjugaison, je peux utiliser un Bescherelle ? »

Je remercie ces enfants de nous montrer de manière aussi simple ce qui vaut d’être conservé, maintenu, préservé…et j’ajoute sollicité, discuté, rigoureusement demandé, et parfois tendrement vécu. La gamine de ce matin, elle s’appelle Lauryne et force les grandes personnes, par ailleurs attentives, à l’écouter. Les autres, vous les connaissez, nous réciproquent à leur façon ce que nous espérons : «  Vous avez la liberté d’apprendre. Profitez-en ! Mais on ne fait pas de sa vie un Chef-d’œuvre n’importe comment.»

Je pense que ce soit le seul principe à conserver : « Faire de sa vie un Chef-d’œuvre, mais pas n’importe comment ! »

A méditer et à partager avec qui vous voulez.

JF Manil (à Michel Delwiche)

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