Petite causerie pédagogique n° 26
Aujourd’hui : ce qui rassure.
Voilà maintenant plus d’une vingtaine de jours que nous avons réintégré la Maison des Enfants. Chaque nouvelle année scolaire voit les mêmes questions se poser aux grandes personnes qui y travaillent : comment va-t-on rassurer les petits qui arrivent ? Comment va-t-on rassurer les nouveaux qui découvrent la Maison des Enfants en cours de route? Comment rassurer les anciens au sujet des nouveaux apprentissages ? Car rassurer est primordial. Les émotions ont un tel impact sur les apprentissages que l’on ne peut éviter de s’y intéresser. On se souvient tous avoir été interrogé et être resté muet, lors même que la réponse nous apparaissait clairement. Pourquoi, à votre avis ? Descartes a essayé de nous imposer que tout était raison. Spinoza disait lui que ne pas tenir compte des émotions menaient à la catastrophe. D’autant que dans un parcours scolaire, la motivation redouble si l’on est confronté à une activité qui ressemble à une autre qui nous a donné un sentiment de réussite, de fierté.
On sait aussi que si un enfant se fait chiper sa collation, il n’aura aucune envie d’entrer en apprentissage. Le sentiment d’injustice supplantera le désir d’apprendre.
D’autre part, ce qui rassure les enfants (et les personnes qui apprennent en général) c’est d’être confrontés à un peu d’inconnu pour beaucoup plus de connu. A six ans, lire avec esarintulo, oui ; avec « Le rouge et le noir », non ! Voilà deux raisons (du connu et des souvenirs positifs) pour lesquelles nous proposons régulièrement des activités récurrentes. Elles servent à avoir des habitudes qui rassurent mais aussi de points de départ à de nouvelles créations, de nouvelles inventions. « Moi avec esarintulo, avant je savais écrire LUNE. Maintenant je sais écrire IL EST ROUX». Le lecteur avisé dira : « Mais il n’y a pas de X dans esarintulo ». Bien sûr ! C’est là que l’habitude soutient la création et la découverte. L’orthographe d’usage se voit augmentée parce que l’on veut écrire plus à partir de ce que l’on connait déjà. Simple à comprendre, non ?
Ah oui, j’oubliais qu’il fallait aussi rassurer les parents. Mais ça, c’est une autre histoire…
A méditer et à partager avec qui vous voulez.
JF Manil
